Une révolte nationaliste menée par le parti « Wafd » (« حزب الوفد المصري », en arabe) de Saad Zaghloul (سعد زغلول »« , en arabe) contre le refus du Royaume-Uni de prendre en considération la demande d’indépendance de l’Égypte, suivie d’une sanglante répression de l’occupant britannique (des milliers de morts) menée par le général Allenby et la création de l’université américaine du Caire (American University in Cairo, AUC) et la naissance du « Corona » : voilà quatre évènements historiques ayant marqués les Égyptiens en 1919 !
Mais vous dites « Corona »? Et oui, on ne vous raconte pas une blague. Bien avant le déclenchement de la pandémie du nouveau coronavirus, depuis plus d’un siècle, les Égyptiens croquent le « Corona » à pleines dents !
Il s’agit bel et bien du fameux chocolat « Corona », la plus ancienne marque de confiserie au Proche-Orient, fondée par Tommy Christo, fils d’un évangéliste grec d’Égypte, né en 1891 en Alexandrie.
Tout commence en 1919 avec la « Royal Chocolate Company » (Corona) dans la ville d’Ismailia, sous le registre du commerce n ° 537 d’Alexandrie produisant une petite barre de chocolat pleine de crème dans son emballage bleu foncé.
Dans les années 1930, Tommy déménagea son business dans sa ville natale (Alexandrie), rue Boualino, dans le quartier de Moharram Bey et l’entreprise fût rebaptisée « Alexandria Factory for Sweets and Chocolate » (Corona).
Selon Omar Taher dans son livre « Saniyaait Masr » (Les artisans d’Egypte), Christo fût sensible à l’idée que le chocolat devrait procurer aux gens des moments de pur bonheur. Et si les travailleurs d’une chocolaterie n’étaient pas de bonne humeur, alors ils ne pouvaient produire du bon chocolat… Le bonheur et la bonne humeur se transmettent dans le travail qu’on fait !
Ainsi, il offrit des billets de cinéma aux employés, aux travailleurs et à leurs familles, et il leur distribua également de grands cartons contenant tous les produits « Corona » au début de chaque année.
Et la générosité du patron de « Corona » ne s’arrêta pas là. Pour aider ses travailleurs à rester de bonne humeur, Christo décida de construire un terrain de football pour leur permettre de joindre l’utile à l’agréable sur leur lieu de travail en jouant au ballon rond.
La légende dit qu’un jour, une gazelle ait traversé le terrain et fut accidentellement tuée par un violent coup de ballon. Tommy Christo fut touché par cet malheureux incident et décida de lui consacrer une statue à l’entrée du terrain et faire de la gazelle l’emblème des confiseries et des chocolats de la marque « Corona » .
En 1963, la société « Corona » fût nationalisée par le décret présidentiel n ° 72 du président Gamal Abdel Nasser et l’ingénieur Mohamed Rashad Zaki fût nommé président du conseil d’administration.
Avec la décision de nationalisation, « Nadler Confectionery Company » fût fusionnée avec « Corona » et « Al Hawamdiya Factory » sous le nom d’« Alexandria Chocolate and Confectionery Co. » (Corona).
Dans le cadre de la politique de privatisation sous l’ère du président égyptien feu Hosni Moubarak, Corona fût acquise par Sami Saad Group en 200-, soit 64 ans après sa nationalisation.
C’était une brève histoire de plus de 100 ans de « Corona » au pays des Pharaons !
Alexandrie, hélas, c’était l’âge d’or de cette métropole au racines surpassant deux millénaires. Que reste-t-il aujourd’hui de ce paradis de la belle époque ? Juste des histoires que les vieux survivants racontent aux jeunes. Les grecques on droit à être previlégiés dans cette ville où ils ont certainement contribués à son essor industriel et commercial imprévu durant le 19e et le 20e siècle. Espérons qu’aujourd’hui avec les relations bilatérales entre l’Égypte et la Grèce, les grecques retourneront à cette ville pour y vivre, investir et travailler comme leurs ancêtres l’ont fait au fils des siècles. Signé, un alexandrin de souche.