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Ces dernières années, on ne compte plus le nombre des marchés de Noël ayant fleuris sous nos cieux. Entre Tunis, Hammamet et Sousse, nombreux sont les espaces qui offrent la magie de la période de l’Avent, chocolat, chorizo, foie gras, vin chaud, fromages français, « Christstollen », gâteaux au pain d’épices, cakes salés, biscuits et confitures traditionnels ainsi que les fameuses chaussettes et les couronnes de Noël égaient les étals. Mais que sait-on des origines de ce marché?
Le phénomène des marchés de Noël ne date pas d’hier. Si ce genre de rassemblement festif et culinaire fleurit chaque année dans tous les pays de l’Europe, durant la période de l’Avent (quelques semaines précédant Noël, quatre dans la tradition de l’Église latine-ndlr), du point de vue historique, l’Allemagne et la région de l’Alsace (depuis 1570 à Strasbourg et qui a été longtemps le seul en France-ndlr) restent le fief de cette tradition.
Dans ces deux régions de l’Europe, on célébrait le Saint-Martin le 11 novembre, jusqu’à ce qu’on l’oublie au XIVe siècle en Allemagne pour lui préférer le Saint-Nicolas.
Ensuite, le« Christkindel », qui est célébré chaque année entre la nuit du 5 au 6 décembre, a pris la place de la Saint-Nicolas.
Par la suite, la tradition s’est propagée dans les pays de l’Europe centrale pour se généraliser dans toutes les contrées européennes. Ex: le marché de Noël de Bruxelles.
D’ailleurs, au pays d’Angela Merkel, le marché de Noël s’appelle le « Christkindlesmarkt » (le plus célèbre, celui de Nüremberg) alors qu’en Alsace on parle plutôt de « Christkindelsmärik », le nom donné en dialecte alsacien et qui signifie « le marché de l’enfant de Jésus ».
En se basant sur le plus ancien document trouvé jusqu’à ce jour, le « Striezelmarkt » est l’ancêtre des marchés de Noël, comme on le connaît aujourd’hui. Il a dressé ses étalages au XVe siècle et plus précisément en 1434 dans la ville allemande de Dresde, on parle ici du « Dresdner Striezelmarkt ».
Mais, pour comprendre davantage les origines de cet événement adoré des familles dans le vieux Continent, il faut voyager encore plus loin dans le temps et atterrir en Roumanie en s’imbibant de ses anciennes croyances païennes.
Plusieurs historiens, à l’instar du strasbourgeois, Guy Trendel ont, d’ailleurs, fait le rapprochement entre la déesse roumaine « Berchta », dite aussi « Perchta » (dans le folklore germanique, une fée du foyer qui visite les cieux pendant les douze jours de Noël-Ndlr), adulée par plusieurs colons Alsaciens qui ont investi la région, et la future « Christkindel » (l’enfant Jésus personnifié par une jeune fille toute de blanc vêtue et coiffée d’un voile, apparaît le soir de Noël-ndlr) chez l’église luthérienne pour les pays germanophones.
Suite aux grands bouleversements d’ordre religieux et confessionnels (entre le XVe et le XVIe siècle), les saints ont fini par tomber en disgrâce aux yeux des décideurs de l’époque. De ce fait, durant des décennies, « Frau Berchta » a fini par prendre la place de Saint-Nicolas dans les festivités.
« Apparue au XVIe siècle, à l’origine Frau Berchta, également orthographié Perchta, était chargée d’accompagner les enfants mort-nés au ciel dans la nuit de Noël. Ce geste à l’égard des enfants s’est ensuite étendu à tous les enfants bien vivants. Ils sont récompensés par des cadeaux pour les féliciter pour leur bonne conduite et les bonnes actions qu’ils ont accomplies dans l’année. », lit-on dans l’article « D’où vient la tradition du marché de Noël? ».
Le Grand-Tunis, Hammamet, Sousse et autres
Aujourd’hui, à l’image du Halloween, le marché de Noël a fini par s’internationaliser et devenir une opportunité commerciale, un peu comme le personnage de Santa Claus (le père Noël, qui doit son image d’aujourd’hui à une publicité de Coca-Cola en 1931-ndlr).
Ainsi, à la fin du XXe siècle, sous l’impulsion d’expatriés, la frénésie d’achats qui caractérise le marché de Noël a fini par refaire surface en Tunisie dans le Grand-Tunis (Tunis la capitale, La Marsa, le restaurant La Closerie, etc.) et dresser enfin son chapiteau dans d’autres villes à l’image du marché de Noël de Hammamet ou celui de Sousse.
Selon Mme Chantal Sarraïl, présidente de la section cap-bonaise de l’Association « Français du monde-ADFE » et organisatrice du traditionnel marché de Noël de Hammamet, ça fait des années que la section de Tunis organise le marché de Noël.
Certes, au Cap Bon, durant les fêtes de Noël, les coopérants étrangers avaient l’habitude d’organiser des kermesses en collaboration avec des associations locales où on pouvait acheter des produits de terroirs et des articles spécifiques aux fêtes de fin d’année.
Toujours, selon Mme. Sarraïl, les organisateurs des marches oeuvrent pour recréer l’ambiance du marché de Noël en France. Outre les produits de terroirs et gastronomiques (fromages, chocolats, foie gras, canard confit, etc.), les visiteurs des marchés de Noël en Tunisie ont l’occasion de savourer un large éventail de cadeaux à offrir: des livres, des tableaux, des cadres, des articles décoratifs, des faux-bijoux, etc.