Crédit photo: Zied BOUZID – © mangeonsbien.com
Tous les Tunisiens vous le diront: notre kefta nationale a des origines turques et plus précisément ottomanes.
En effet, cette préparation culinaire à base de viandes et d’épices a de nombreuses déclinaisons dans les Balkans, en Arménie ou en Tchétchénie.
Singulièrement, la « kefta » tunisienne est désormais servie sans la viande qui en était la base. Ex: la « kefta » au thon ou la « kefta au « cherkaw » (« kefta » à base des poissons joels, dits « mangetout ») à Monastir.
C’est en effet devenue une sorte de croquette ayant la forme d’une galette et comprenant plusieurs ingrédients dont le persil et l’oignon pour en relever le goût.
La « kefta » originelle, telle qu’elle fut introduite par les Ottomans, n’existe plus qu’en Algérie où on continue à la préparer sous forme de boulettes de viande hachée.
Etant donné les interactions entre les peuples du Caucase, de Turquie et des Balkans, il existe de nombreuses recettes de « kefta », servies aussi bien en entrées ou en plats de résistance.
Toutefois, il semble bien que cette « kefta » ait des origines russes. Ou encore que la circulation de ce mets ait atteint la Russie par ses marches caucasiennes.
En tout état de cause, il existe chez les Russes un équivalent de notre « kefta ». Ce mets se nomme « kotleta » (pluriel kotleti) et compte parmi les spécialités russes les plus prisées. Au point où l’on affirme qu’il est impossible d’être russe, biélorusse ou ukrainien si l’on n’a pas un net penchant pour les « kotleti ».
Similaire à la « kefta » de nos aieux, les « kotleti » se présentent aussi comme des boulettes de viande légèrement épicées.
On les savoure partout dans le monde russe et elles sont aux Russes ce que le hamburger est aux Américains.
Dès lors, notre « kefta » est-elle un dérivé des « kotleti » ou bien est-ce le contraire qui est vrai?
Ce qui est par contre certain, c’est que le mot « kefta a des origines turques et que le terme kaftagi qui désigne chez nous un plat populaire, signifiait à l’origine « marchand de kefta » et provient du turc « koftegi ».
En ce sens, et pour l’anecdote, plusieurs noms de familles tunisiennes se terminant en « gi » sont d’origine turque et, dans le temps désignaient des noms de métiers. Citons par exemple « Kahouagi », « Solhobgi », « Damergi » ou « Bostangi ». Le parler populaire utilise également des termes comme « Bankagi » ou Sigourtagi » pour désigner banquiers et assureurs.
Encore heureux que « Kaftagi » ne soit pas resté comme un patronyme sous nos cieux !
J’ai un souvenir ému des kefta de merlan préparée par l’une de nos voisines Ma très chère Madame Zeitoun , les meilleures de toute la rue La Fayette , à Tunis dans les années soixante
Très intéressant j’ai pas pensé même pour ces infos des origines et les ‘gi’ merci pour l’article 😍