On connaît désormais les finalistes du championnat du monde de couscous 2024 qui se déroule actuellement à San Vito Lo Capo, en Sicile, en Italie, dans le cadre de la 27ème édition du Cous Cous Fest. Ça sera une finale à trois entre le Maroc, la Chine et Team « Médecins sans frontières ».
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Selon le classement final du jury technique:
Le duo de chefs marocains — Chaoui Hanae et Mourad Dakir — a occupé la première place du classement final du jury technique avec une note de 9,65, suivi respectivement par le tandem de chefs chinois — Giulia Liu et Zuo Cuibing (2ème place) — avec une note de 9,13 et le trio — Cesare Battisti, Davide Politi et Mbaye Mbow — (3ème sur le podium) qui représente l’ONG « Médecins sans frontières » avec une note de 9,96.
En revanche, le couple de chefs tunisiens (Sahla et Amine Marrakchi) a terminé la compétition à une frustrante et décevante huitième place laissant derrière eux les chefs israéliens — Tze’ela Rubinstein et Mauro Galigani (9ème place) et le chef russe Evgeniy Romanov (10ème place).
L’Italie, championne du monde en titre, représentée par le chef Antonino Ingargiola échoue au pied du podium (4ème place), talonné par le chef érythréen Biniam Sagai (5ème place), les chefs palestiniens — Shady Hasbun et Samia Sowwan (6eme place) — et la cheffe ukrainienne Hanna Yefimova (7ème place).
Ce résultat nous pousse à la réflexion autour de l’approche gastronomique des candidats tunisiens désignés par l’Association tunisienne des professionnels de l’art culinaire (ATPAC) depuis 2017.
En effet, à part le chef italo-tunisien Nabil Bakouss et ses deux lieutenants chefs Youssef Abdelli et Lamjad Hosni qui ont pu ramener le titre mondial, sur 7 participations, la Tunisie reste sur six échecs.
N’est-il pas venu le temps pour les chefs tunisiens de casser les codes du couscous en donnant libre cours à leur esprit créatif dans un élan iconoclaste, rebelle et libertaire loin du conservatisme sectaire des cuisiniers dans nos contrées ?
On ne compte plus les chefs qui magnifient la semoule du couscous en proposant des déclinaisons inspirées des grands classiques de la gastronomie internationale ou en l’adaptant au palais occidental à travers des recettes réinventées voire revisitées du patrimoine culinaire mondial, entre entrées froides/chaudes, suite et dessert.
Travailler le produit sans camoufler ses saveurs, expérimenter de nouvelles techniques de cuisson, oser le mariage de goûts subtils et surprenants, réussir l’équilibre entre les différents ingrédients sans succomber à la tentation du « too much », etc…: voilà comment on peut faire évoluer ce magnifique plat et le transcender pour le remettre au goût du jour.
Enfin, nos cuisiniers doivent comprendre une fois pour toutes que le « Cous Cous Fest » est un festival dont l’ADN tourne autour de l’intégration culturelle des réfugiés et des immigrés, la promotion de la paix en adoptant des slogans comme « faisons du couscous et pas la guerre » ou « Les graines de la paix » pour cette 27ème édition.
Avec ce championnat du monde (très sympathique) de couscous, on est loin d’une compétition culinaire sérieuse qui met en valeur la technicité et la rigueur spartiate voire militaire des brigades de cuisine comme c’est le cas pour le Bocuse d’or ou autres concours gastronomiques.
Le Cous Cous Fest est un rendez-vous annuel festif qui célèbre le « Peace & Love » autour de ce plat convivial et fait briller intelligemment une commune italienne de la province de Trapani, dans la région Sicile (plus grande île méditerranéenne). On parle ici de la promotion de San Vito Lo Capo — une station balnéaire — comme destination touristique et carrefour culturel.
À bon entendeur, salut !