Crédit photo: Anis KALAI – © Copyright mangeonsbien.com
L’aventure de Team Bocuse d’Or Tunisie s’est achevée, hier, avec une première participation qui restera dans les annales de la gastronomie tunisienne.
Indépendamment du résultat, cette expérience ne pourra que donner des ailes aux professionnels des métiers de bouche sous nos cieux.
Après tout, pointer à la 24e place n’est guère une fatalité pour une nation qui découvre pour la première fois le haut niveau mondial.
Marwen et son commis n’ont rien à se reprocher. Cette belle épopée ne peut que les booster et pourquoi revenir en 2021 avec plus d’arguments et de background culinaires pour rivaliser avec les Scandinaves, les Français et les Nippons.
Que doit-on retenir de cette première participation?
Premièrement, un concours comme le Bocuse nécessite non seulement beaucoup de moyens financiers, mais aussi du coaching de haut niveau. Certes, nul ne peut remettre en cause le professionnalisme, la passion et la générosité du chef tunisien, Khelil Ben Ammar, mais pour figurer dans le Top 10 mondial, l’expérience de coaching dans ce genre de compétitions est plus que primordiale pour faire bonne figure.
Deuxièmement, le Bocuse d’Or est une compétition qui a ses rituels et ses traditions. Il est vrai que la créativité est plus que recherchée dans ce genre de concours, mais pas au point de bousculer les codes en proposant une chârtreuse de légumes aux coquillages aux allures d’une maquette d’architecture.
Pour une première participation, il aurait été plus judicieux de creuser dans les fondamentaux de ce plat typiquement français tout en apportant sa touche dans les techniques culinaires. Une chârtreuse n’est pont une sculpture de marbre à exhiber.
D’un point de vue gustatif et visuel, pour les juges, une assiette du Bocuse d’Or ne doit pas s’éloigner des standards. Dans ces olympiades de la gastronomie, la différence se fait au niveau de la maîtrise des techniques de cuisson, de préparation des produits et surtout le dressage des plats.
Troisièmement, que ce soit dans la vidéo ou dans l’affiche promotionnelle et dans la conception du plateau, cette expérience nous a appris une chose: un concours de cuisine n’est pas une arène pour trop mettre l’accent sur l’appartenance identitaire, cultuelle, culinaire et géographique. Un Bocuse d’Or est une compétition de cuisine créée par Paul Bocuse pour mettre en valeur la gastronomie française et non pas pour faire la promotion d’une destination touristique.
Bref, Marwen et cie ont ouvert la voie et permis à la Tunisie de figurer parmi les 24 meilleures nations du monde… C’est le plus important ! Le meilleur reste à venir tant qu’il y a une marge de progression.
Pour le mot de la fin, rien de tel qu’un grand merci pour toutes les émotions vécues en compagnie de cette Team… The show must go on !
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