Crédit photo: ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / © 2021 AFP
Les cigales chantant tout l’été, voilà un chef qui n’ira pas crier famine: avec une pointe de sel, saisies dans l’huile, les « cicadas », qui envahissent petit à petit les Etats-Unis après 17 ans passés sous terre sont l’occasion d’expériences culinaires singulières.
Bun Lai, qui milite pour une alimentation durable, a invité sur les réseaux sociaux les habitants de Washington à une chasse aux insectes dans un parc pendant le week-end suivie d’une dégustation gratuite de sushis aux cigales frites.
L’apparition de milliards de « cicadas » dans l’est du pays est l’opportunité pour ce chef américain d’origine asiatique d’évoquer les méthodes agricoles et la gastronomie alternatives.
« Dans un monde en proie à la plus grande pandémie de l’Histoire – qui n’est pas celle du Covid mais celle des maladies liées à l’alimentation – nous allons devoir adopter une approche révolutionnaire concernant nos habitudes alimentaires », explique-t-il à l’AFP.
Le groupe de fines bouches a commencé par ramasser des cigales et des plantes comestibles sous l’oeil vigilant de Bun Lai. Les « cicadas » ont ensuite été placées dans un saladier aux côtés d’autres ingrédients et près d’un barbecue.
« Deux milliards de personnes mangent des insectes. Les Américains ne mangent pas d’insectes », note le chef. « Mais la moitié du monde pense que les insectes sont délicieux, et ils le sont. »
Stella Roque a une peur bleue des insectes et n’était au départ pas très enthousiaste à l’idée de croquer des cigales.
« Pour moi, c’est une façon de surmonter ma phobie », raconte la femme de 36 ans.
Et elle n’est pas la seule à vouloir tenter l’expérience. Des restaurants de la capitale et des environs proposent désormais toute sorte de mets, des tacos croustillants à la cigale aux cicadas enrobées de chocolat pour les palais aventuriers.
Attention toutefois à ne pas faire des cigales la dernière tendance culinaire, selon Bun Lai, ce qui pourrait conduire à leur sur-consommation « comme nous l’avons fait avec tant d’espèces dont nous sommes devenus obsédés », souligne-t-il.
Le chef a assaisonné les insectes avec du sel avant de les faire frire dans une large poêle. Puis les cigales ont été transformées en sushis, enroulées dans de larges feuilles avec du riz et des légumes, puis servies pour dégustation.
Stella Roque, qui s’attendait au pire, a confié avoir été « agréablement surprise ».
« J’étais terrifiée quand je tenais (le sushi) dans ma main », a-t-elle détaillé à l’AFP. « Je ne pensais pas que je serais capable de manger un insecte, mais j’ai vraiment aimé et j’en ai même repris, c’était vraiment bon. »
Et pour les curieux, les cigales avaient « un goût de noix, très croustillant », selon Mme Roque.