Crédit photo: © Habib M’henni / Wikimedia Commons
Sorbonnard et fin gourmet, Gérard Fèvre a vécu de longues années en Tunisie et laissé parler ses papilles en signant un livre de recettes.
L’ouvrage date du début des années 1970 et réunit près de 80 plats de la tradition tunisienne.
Dans ce livre paru aux éditions Bouslama, l’auteur dresse un inventaire des vertus de la cuisine tunisienne.
En effet, l’admirable préface qui précède le recueil de recettes proprement dites nous plonge dans cet ensemble de petits riens qui donnent tout son caractère à notre cuisine.
Saine, digeste, variée et délicieuse, la cuisine tunisienne selon Gérard Fèvre peut se prévaloir de plusieurs atouts.
En effet, il considère notre cuisine comme saine car elle est naturelle. En d’autres termes, on sait de quoi elle est faite. Comme dans un églogue, Fèvre écrit : « L’huile sort tout droit du pressoir familial, le mouton a brouté l’herbe salée de la steppe et le poulet a picoré des graines aromatiques ».
Selon lui, la cuisine tunisienne est aussi digeste. Cela signifie d’abord qu’elle n’est pas grasse, malgré les préjugés. De fait, cette cuisine s’adapte aux saisons, plus légère l’été, elle devient plus fortifiante l’hiver venu.
La cuisine tunisienne poursuit Fèvre est variée à l’infini. « Héritage de tous les courants migratoires, certains mets tunisiens étaient déjà connus du temps d’Ulysse ». Notre diversité tunisienne aura ainsi débouché sur une cuisine plurielle, un melting pot méditerranéen et oriental.
Enfin, Fèvre conclut en considérant que la cuisine tunisienne est aussi délicieuse, qu’elle a « des accents subtils et délicats qui chantent dans le palais ».
Belles paroles provenant d’un fin lettré doublé d’un gourmet tout aussi connaisseur ! Toutefois, en cinquante ans, si la cuisine n’a pas beaucoup changé et su préserver ses fondamentaux, c’est le goût qui a évolué dans le mauvais sens.
Du temps de cet éloge, il était impensable qu’une boîte de conserve et des colorants chimiques puissent damer le pion à des « brochettes de mouton grillées aux aiguilles de pin du djebel ».
N’est-ce pas le cas aujourd’hui? Ne devient-il pas difficile de trouver un équilibre alimentaire? La bonne cuisine continue-t-elle vraiment à chasser le médecin?
Heureusement, ici et là, des initiatives viennent confirmer les mots élogieux de Fèvre et nous rappeler que la cuisine tunisienne a bel et bien son mot à dire.
Il importe de les soutenir et oeuvrer pour que le mot « malbouffe » soit évacué de notre lexique.
ya hasra hak zmen wa liyoym zmen .combien sont les tunisien qui ne consomme que de lhuile a peine sortie du pressoire, ou du polet qui picote devant la maison ou du allouch allimente au herbes sale de al steppe? la realite est beauucoup plus treiste que sa, zit il hakim bi alssaff, le moutoun roumanis, et djej il hakim fi al akfass