Crédit photo: Mohamed ABED – © 2020 AFP
Le pâtissier palestinien Eyad Abou Rezqa lutte à sa manière contre la pandémie de Covid-19 avec son « gâteau corona » qui décroche des sourires mais promeut surtout le port du masque face au risque de la progression du nouveau coronavirus à Gaza.
Ces derniers jours, le chef de la pâtisserie Al-Nada, à Khan Younès dans le sud de l’enclave palestinienne, a confectionné un gâteau couronné d’un glaçage pour le moins singulier: une femme aux yeux de Cléopâtre qui porte un masque bleu de protection contre le coronavirus.
Eyad Abou Rezqa a posté une photo de son gâteau sur les réseaux sociaux et, depuis, les appels commandant « le corona cake » affluent.
« D’un seul coup, l’intérêt a décollé. Les consommateurs ont commencé à dire: +je veux ce gâteau+ », relate à l’AFP le pâtissier. « Chaque jour, la demande augmente pour notre gâteau coiffé d’un masque. »
Le but de la manoeuvre n’est pas d’ironiser sur les risques liés à la pandémie qui a déjà fait plus de 50.000 morts à travers le monde, mais de permettre à ses clients de garder le moral et de les sensibiliser aux mesures d’hygiène afin de lutter contre la maladie Covid-19.
Jusqu’à présent, seulement 12 cas de contamination ont été confirmés dans la bande de Gaza, territoire palestinien paupérisé de deux millions d’habitants, sous blocus israélien et ceinturé d’une haute barrière sécurisée le long de sa frontière avec Israël.
Des experts craignent que ce chiffre soit inférieur à la réalité, car les capacités de dépistage y restent limitées, et estiment qu’une propagation du virus serait désastreuse dans cette zone densément peuplée (plus de 5.400 habitants au km2) aux infrastructures sanitaires défaillantes.
Les autorités du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, ont mis en place une série de mesures pour promouvoir la distanciation sociale. Et des usines locales se sont mises à la confection de masques sanitaires.
A la pâtisserie d’Eyad Abou Rezqa, les employés aux fourneaux portent eux masques, gants et combinaisons.