En Australie, un cimetière produit de l’huile d’olive & en Tunisie, on tue une oliveraie

Crédits photo: Peter PARKS– © Copyright afp.com


Au pays des Wallabies, une édition limitée de bouteilles d’huile d’olive issus d’oliviers poussant au milieu des tombes d’un cimetière fait un tabac ! Non, il ne s’agit pas d’une vanne de mauvais goût ni dune blague sur fond d’humour noir. Il s’agit bel et bien d’une information publiée par l’Agence France Presse dans une dépêche intitulée: « Vivre avec ses morts: la renaissance des cimetières australiens ».

L’histoire se déroule dans le plus ancien cimetière d’Adélaide, la capitale de l’État de l’Australie-Méridionale, « The West Terrace Cemetery » où les autorités locales ont décidé de faire évoluer les mentalités des vivants sur la mort et les lieux accueillants leurs défunts en commercialisant de l’huile d’olive issue de ce site.

 

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Un olivier pousse au cimetière West Terrace d’Adélaïde, en Australie, le 27 septembre 2017– © Copyright mangeonsbien.com

 

Ainsi, pour commémorer le 180e anniversaire de ce cimetière, une série limitée d’huile d’olive estampillée au nom du « The West Terrace Cemetery » s’est vendue comme des petits pains.

« C’est très difficile d’essayer de vendre la mort, personne ne veut acheter cela. (…)C’est vraiment un endroit particulier, on y ressent de la vénération et la présence de l’histoire », explique le directeur général de l’Autorité des cimetières d’Adelaïde, Robert Pitt à l’AFP.

« La mort en dinant »

Et les responsables australiens ne se sont pas arrêtés au niveau de cette atypique production oléicole. Nous apprenons aussi que pour rendre les discussions autour de la fin de vie plus abordables, au pays des Kangourous, on organise, également, des événements intitulés « La mort en dînant » permettant aux convives de partager un repas tout en ayant l’opportunité de poser des questions à des experts sur la mort.

« Notre expérience en tant qu’opérateurs de cimetières et coordinateurs de funérailles nous a appris que les personnes qui préparent leur mort et y pensent avant qu’elle ne survienne rendent les choses plus faciles pour ceux qu’elles laissent derrière elles », rajoute M. Pitt.

De telles actions, selon l’historienne Cathy Dunn sont la preuve que les cimetières sont en train de se réinventer en subissant une évolution loin des sentiers battus des simples endroits dédiés pour le « repos des défunts ».

 

 

Voilà une initiative qui pourrait inspirer plusieurs municipalités tunisiennes. Après tout, un pays comme le nôtre, le premier exportateur d’huile d’olive dans le monde, aura plein d’arguments pour exploiter de tels filons surtout avec plusieurs cimetières incrustés dans des oliveraies du Sahel voire même dans la région du Cap Bon et son millénaire olivier d’Echraf.

D’ailleurs, dans la ville de Nabeul, le principal cimetière musulman s’appelle « Jabbanet Ezzitoun » (le cimetière des oliviers, en français) car jadis c’était une immense olivette (une plantation d’oliviers-Ndlr). Malheureusement, au fil du temps, cet ancien verger garni d’oliviers a laissé place à des tombes mal-entretenues dans un terrain envahi par les mauvaises herbes faisant le bonheur des SDF, des alcooliques et surtout des troupeaux de moutons.

De l’olivaie qui a donné son nom à ce grand cimetière, où reposent les sépultures des notables et les Martyrs de la Cité des Potiers, ne reste plus qu’une petite parcelle du grand champ d’oliviers. Cette dernière, une propriété privée, risque aussi de subir le même sort vu que la municipalité envisage de l’annexer, dans l’optique d’une expansion du cimetière, pour satisfaire la demande. Toute la différence est là…! 


 

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