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Dans chaque région ou ville, le Aïd al-Adha rime avec traditions culinaires et un riche patrimoine gastronomique.
Si à Nabeul, on savoure le premier jour du Aïd el-Kébir le fameux « Mchalouat » pour enchaîner le lendemain avec l’incontournable « Couscous aux Osben » suivi par la délicieuse « Mrouziya », à Soliman (toujours dans le Cap Bon), les habitants de cette ville préparent avec la viande et les boyaux du mouton sacrifié des saucisses séchées héritées de la culture andalouse : l’inimitable « Cueyarres ».
« Chaque Aïd el-Kebir, nous réservons une partie de la viande du mouton pour préparer El Cueyarres », souligne Nabiha Mokline (77 ans), alias « Babia ».
On coupe la viande (1 kg) et la « liya » ( 500 g de gras de queue) du mouton en des tranches fines pour être salées, poivrées et épicées avec du curcuma et du safran. Puis, on les expose au soleil pour les faire sécher comme on fait avec « El Qaddid » (viande séchées) entre 2 à 3 jours. Une fois les tranches de viande ovines et de gras de de queue de mouton sont séchées, elle sont coupées en petits morceaux pour les mélange avec du pain rassis (1,5 kg de chapelure) et des oeufs crus (suffisamment pour que le mélange soit liquide) . Cet appareil (mélange) servira pour farcir le gros intestin du mouton. Les extrémités doivent être cousus au fil et à l’aiguille ou piquées avec des cure-dents en bois. Ensuite, la saucisse est pochée dans l’eau bouillante (ou cuite à la vapeur pour certains) jusqu’à que le gros intestin se rétrécit. Et, on la laisse sécher sur un tamis à l’air dans un endroit aéré pour une durée de 8 heures, au soleil. Enfin, on coupe la saucisse en rondelle d’une épaisseur de 1 cm pour la frire dans une poêle (ou une friteuse) chaude. A conserver dans des pots stérilisés et couvrir d’huile.
« El Cueyarres peuvent se conserver jusqu’au prochain Aïd. D’ailleurs, de nos jours, certaines familles les conservent dans le congélateur pour l’utiliser dans les préparations de leurs mets », conclut « Babia ».
Il est à signaler que durant les festivités du Aïd al-Adha, à Soliman, on mange d’autres délices andalous, notamment: « El Mjamaâ », « El Banadhej » et « El Gross ».
Sacrées traditions solimanaises.