Le rideau est tombé sur la 6e édition internationale du « Young Chef Olympiad » (YCO, Olympiade des jeunes chefs, en français), lors d’une cérémonie de clôture éblouissante qui s’est tenue, dimanche dernier, au Nicco Park, Wet-o-Wild, à Kolkata, en Inde, avec une décevante participation tunisienne.
En effet, après six jours de concours acharnés, à travers cinq villes indiennes — Delhi, Pune, Bangalore, Goa et Kolkata — , le Malaisien Chen Khai Loong a été couronné vainqueur de cette compétition internationale en remportant la Toque d’Or et la somme de 10.000 dollars américains.
De son côté, la candidate des Philippines, Austin Cale Labago a remporté la Toque d’Argent, tandis que, l’Anglaise Bethany Collings s’est adjugée la Toque de Bronze.
Organisée par l »International Institute of Hotel Management » (IIHM), en partenariat avec l' »International Hospitality Council » (IHC) de Londres, l’Olympiade a accueilli accueillera des participants de 55 pays, dont la Tunisie, la France, la Suisse, l’Italie, l’Écosse, l’Angleterre, Singapour, les États-Unis, l’Espagne, Hong Kong, Corée du Sud, Indonésie, etc
Le YCO 2020 a adopté le thème de la « cuisine durable » pour encourager le monde culinaire à travailler ensemble pour une plus grande cause: la protection de l’environnement.
– La participation tunisienne: même pas le Top 46 ! –
Malheureusement, sous le parrainage de l’Association tunisienne des professionnels de l’art culinaire (ATPAC), l’aventure de Yassine Ayed, élève de l’Institut des Hautes Etudes Touristiques Sidi Dhrif, encadré par chef Borhen Khaled, s’est arrêtée en phase de poules (groupes).
Le représentant tunisien n’est même pas parvenu à se hisser au « First Round » (le premier tour) de ces Olympiades, soit une place dans le Top 46, tels que les représentants des pays africains (le Nigéria, l’Ouganda, le Zimbabwe, les Seychelles, l’Afrique du Sud, le Ghana, les Îles Maurice, la Namibie et le Botswana) ou arabes (l’Oman, la Jordanie et le Bahreïn).
Voilà une nouvelle désillusion après la débâcle du Bocuse d’Or 2019 à Lyon avec une décevante 24e (dernière) place dans le plus grand concours de cuisine mondiale.
En revanche, le participant jordanien, Mohannad Khalid Waleed Jaradat de la « Royal Academy of Culinary Arts » s’est distingué en accédant au « Final Round » (la phase finale), en se classant dans le Top 10 des YCO 2020 avec les candidats du Singapore, de l’Écosse, de la Suisse de l’Afrique du Sud, de la Corée du Sud, de Hong Kong, de l’Angleterre (3e), des Philippines (2e) et de la Malaisie (1er).
Et on se pose les questions suivantes:
- Quel est le niveau de la formation culinaire en Tunisie par rapport aux autres pays, notamment à l’échelle continentale (Afrique subsaharienne ou australe) et régionale (monde arabe)?
- Ces résultats sont-ils le reflet d’une formation académique qui laisse à désirer?
- Est-il venu le temps pour mise à niveau de la formation culinaire sous nos cieux?
- Y-a-t-il eu une sélection nationale à travers un concours inter-instituts/écoles de cuisine (publiques ou privées)?
Une chose est sûre, cette fois-ci, personne n’aura le culot de mettre en avant l’argument/le prétexte de la jeunesse — « notre candidat est jeune » — pour justifier un tel résultat (une véritable débâcle) au Young Chef Olympiad India 2020 car tous les participants dans ce concours international sont des apprenants et de jeunes « chefs » en devenir.
Manifestement, un coup de pied dans la fourmilière de la formation culinaire tunisienne s’impose voire même dans les lobbies associatifs… Enough is enough (trop, c’est trop) !
L’ ATPAC doit disparaitre et tous ses membres doivent se contenter de travailler dans leurs établissements respectifs
D’une part, une première participation à Young chef olympiade, c’est encourageante et cela se compte pour l’ATPAC pour ouvrir à des participations prochaines qui doivent être bien préparées et qu’elles soient objectivement représentatives pour les jeunes futurs chefs Tunisiens
D’autre part, la formation culinaire ne doit pas être jugée après la défaite d’un candidat qui ne présente que son institution (ISHT- Sidi dhrif) qui ne présente pas tous les établissements hôteliers tunisiens (étatiques et privés)
Un travail individuel sans collaboration , sans partage et avec égoïsme ne peut amener nos participations aux concours internationaux qu’aux échecs
A mon avis, au lieu de responsabiliser la formation culinaire tunisienne et l’accuser à toute participation défaillante ,chercher des solutions à des points critiques:
* Comment, quand et qui choisit ces participants?
*Qui participent à la sélection et comment ils passent le casting?
*Comment choisir le coach?
*Comment planifier les préparations ?
*Qui doit payer les charges de ces participations sachant qu’elle coûtent énormément d’argent?
Je propose un comité national qui doit se composer des agences de formation (ATFP et AFMT) et les associations culinaires pour organiser des sélections objectives et crédibles et assurer un accompagnement et une suivie stricte pour toutes les étapes et le déroulement de ces participations pour que la responsabilité soit nationale et non pas réduite à une partie seule