La « Cavatappi », une appellation italienne qui signifie tire-bouchon, est une variété de macaronis en forme de tube hélicoïdal. Elle est également connue sous d’autres noms, notamment « Cellentani », « Amori », « Serpentini », « Spirali » ou « Tortiglione ».
Mais voilà, en Tunisie, une célèbre marque de pâtes industrielles a choisi le nom de « Flamengo » pour baptiser sa « Cavatappi ».
Sauf que l’équipe de communication de cette grande enseigne de pâtes sèches a fini par provoquer l’indignation des Hispanophones tunisiens, notamment celle d’une enseignante de la langue de Cervantes… Mme Chiraz Jaziri.
En effet, ce géant de l’agroalimentaire tunisien a confondu le « Flamenco » — un genre musical et une danse datant du XVIIIᵉ siècle qui se danse seul, créé par le peuple andalou sur la base d’un folklore populaire issu des diverses cultures qui s’épanouiront au long des siècles en Andalousie — et le « Flamengo » — le nom d’un quartier de la zone Sud de la ville de Rio de Janeiro, au Brésil (un hommage au navigateur hollandais Olivier van Noort, considéré à tort comme flamand-NDLR); puis, rendu célèbre dans le monde par le mythique club carioca, « Clube de Regatas do Flamengo ».
Pis encore, le « Hola » (Salut, en espagnol) a fini par perdre son « H » pour devenir « Ola » (un mot espagnol signifiant « vague » et désignant, surtout, une mouvement de foule se mettant debout à la chaîne en levant les mains dans les gradins d’un stade, lors d’évènements sportifs).
Devant la réaction des internautes tunisiens, le « Community Manager » (CM) de la page officielle de cette marque sur Facebook a fini par retirer cette publication.
Il est à rappeler que les « Cavatappis » rebaptisés « Flamengo » existent depuis plusieurs années sur les étagères de nos grandes surfaces et épiciers du quartier.
D’ailleurs, une publication de la même page datant du 29 janvier 2016 affiche pratiquement la même affiche avec une danseuse de « Flamenco » séparée du mot « Flamengo » par une « Cavatappi ». Sauf qu’à l’époque, le CM a eu la perspicacité de placer le symbole du mot « versus » (vs) entre l’artiste symbolisant cette culture andalouse et le mot « Flamengo ».
Comme quoi, de 2016 à 2022, les temps changent et la rigueur communicative a fini par épouser la médiocrité ambiante.
Assurément, des cours d’espagnol s’imposent pour les membres de l’agence de communication payée par cette marque de pâtes industrielles… au risque de devenir la risée des Facebookeurs.