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La filière laitière française a mis en garde les consommateurs mardi sur les dangers d’une confusion entre le lait et les jus végétaux de soja, d’amande ou d’avoine, « pauvres en calcium » et autres éléments nécessaires à la croissance des nourrissons.
La filière « alerte les consommateurs sur les dangers d’une telle confusion (notamment les risques de déficits nutritionnels) et rappelle l’importance de la réglementation qui protège les dénominations laitières: lait, fromage, yaourt, crème et beurre », écrit le Comité interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel) dans un communiqué.
Selon une étude commandée par le Cniel, « un Français sur deux pense – à tort – que les boissons ou desserts végétaux apportent les mêmes nutriments que le lait » et « un Français sur cinq déclare que les boissons végétales répondent aux besoins des bébés ».
Or, « on ne peut pas considérer les jus végétaux comme des équivalents nutritionnels du lait: ils sont naturellement très pauvres en calcium, dépourvus de vitamine B12 et la plupart contiennent peu de protéines », assure le Cniel.
Si cette étude vient du lobby des producteurs laitiers, elle est confirmée par des sources médicales.
« Les boissons végétales ne sont absolument pas adaptées aux besoins des enfants de moins d’un an, et peuvent avoir des conséquences graves sur des organismes en pleine croissance », assure le Cniel en citant un avis (Saisine n° 2011-SA-0261) de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
Dans cet avis, l’Anses souligne que « chez le nourrisson, toute insuffisance d’apport en énergie, protéines ou acides aminés, lipides, minéraux, vitamines, oligo-éléments peut avoir des répercussions sur la croissance en poids, en taille et sur le développement cérébral ». Or, l’analyse de l’Anses « montre que ces autres boissons, dans leur grande majorité, ne permettent pas de couvrir les besoins nutritionnels des nourrissons ».
« Les jus végétaux sont formellement interdits chez les nourrissons de moins d’un an », renchérit le docteur Laurence Plumey, nutritionniste qui a écrit « Le grand livre de l’alimentation ».
« Remplacer le lait par des jus végétaux peut exposer les nourrissons à de profondes carences, telles qu’on a l’habitude d’en voir chez les enfants qui se retrouvent aux urgences. Entre un et trois ans, cela expose l’enfant au manque de calcium, sauf si la boisson végétale est enrichie en calcium », explique-t-elle à l’AFP.