Nous entendons beaucoup parler de la calorie sans réellement comprendre sa signification. D’ailleurs, une des 1ères choses qui nous alerte en lisant l’emballage d’un aliment est le nombre de calories. Mais sait-on vraiment juger un aliment seulement en fonction des calories qu’il apporte ? En réalité, très peu de personnes le savent. Il faut être aguerri en nutrition pour comprendre ce qui se cache derrière tout ça. Ce qui arrange les industriels.
La calorie est une unité d’énergie. Plus il y a de calories, plus l’aliment en question est énergétique (énergie métabolique). Les calories d’un aliment proviennent des 3 nutriments de base que sont : les glucides (sucres), les lipides (graisses) et les protéines qui apportent respectivement 4 kcal, 9 kcal et 4 kcal par gramme. C’est l’aspect quantitatif de la nutrition dans son sens le plus strict.
Notre corps a besoin d’énergie pour fonctionner au quotidien. C’est le métabolisme de base (les dépenses). L’alimentation par le biais des nutriments de base apporte l’énergie nécessaire sous forme de calories (<style= »color: #ed1c24; »>les apports)
Lorsque les apports sont supérieurs aux dépenses, la balance penche en faveur d’un bilan énergétique positif, on parle de régime hypercalorique. A l’inverse, lorsque les dépenses surpassent les apports, on est dans une configuration hypocalorique louée par les « traditionnalistes » car proche de l’équilibre selon eux. Mais il n’en est rien, le facteur énergétique de l’alimentation n’est pas déterminant dans la perte de poids. Au contraire, le concept des régimes hypocaloriques est totalement faux et inefficace. L’organisme s’adapte à la restriction calorique en augmentant son rendement énergétique. Ce phénomène est en grande partie à l’origine de l’effet « boomerang » responsable d’une reprise de poids égale voir supérieure au poids d’origine.
Le calcul calorique est très approximatif et totalement inutile :
- Il ne prend pas en compte l’origine des calories. Les calories issues des sucres ne sont pas équivalentes à celles issues des lipides et surtout des protéines. Cela va dépendre de leur utilisation par l’organisme. Les sucres ont pour unique rôle d’apporter de l’énergie. Ils ne remplissent aucune autre fonction. Les lipides, outre leur rôle énergétique, participent à la synthèse de nombreuses hormones essentielles et permettent de véhiculer certaines vitamines (A, D, E et K). Quant aux protéines, elles exercent une fonction plastique et constructive très importante (immunité, masse musculaire, os…). Les calories ne doivent donc pas être perçues de la même manière, selon leur origine (glucidiques, lipidiques et protéiques).
- Le nombre de calories composant un aliment ne prend pas en compte les conditions d’absorption des nutriments dans l’intestin. L’assimilation des calories est modifiée par les fibres alimentaires qui freinent l’absorption intestinale des glucides et des lipides grâce à un effet barrière. Un dessert pris en fin de repas apportera moins de calories que s’il est pris entre les repas ou à jeun.
- Les calories d’origine glucidique sont plus ou moins absorbées, selon l’index glycémique (IG) de l’aliment. Un aliment à IG haut (sucre de table, pain blanc, pâtes blanches et riz) fournira plus de glucose assimilable qu’un aliment à IG bas (fructose, fruits, légumes verts, légumineuses, fruits secs) et inversement.
- Une fois assimilés, les acides gras saturés (beurre, crèmes, pâtisseries, viennoiseries, fromages) ont tendance à être plus facilement stockés que les acides gras insaturés végétaux (Omégas 3, 6 et 9). Quant aux`acides gras polyinsaturés de type Oméga 3 (graines de lin, noix, poissons), ils ne sont jamais stockés. Au contraire, ils peuvent mettre en action des mécanismes métaboliques favorisant la perte de poids, antioxydants et anti-inflammatoires.
- Les protéines seront plus ou moins assimilées selon leur nature. Une protéine végétale est moins accessible aux enzymes digestives qu’une protéine d’origine animale.
En bref, les calories comptabilisées dans l’assiette ne reflètent pas la réalité biologique. Les calories ne sont jamais intégralement assimilées. La physiologie intestinale est beaucoup plus complexe qu’elle n’y parait.
L’avis de l’Expert:
- Plutôt que de compter le nombre de calories et de perdre son temps à peser les aliments, apprenez à regarder la qualité des aliments en fonction de leur contenu en nutriments: lorsque la qualité est respectée, les quantités ne sont plus problématiques.
- Pour maigrir, au contraire, privilégiez les lipides végétaux riches en Oméga 3 (huile d’olive, fruits secs) et les acides gras d’origine marine (EPA/DHA) aux graisses saturées (beurre, palme).
- Augmentez votre apport en fibres alimentaires (son d’avoine, son de blé).
- Consommez des protéines de qualité animales et végétales (produits de la mer, œufs entiers, volailles, céréales complètes, légumineuses, etc…).
- Post-scriptum: Pour la photo à la UNE, on a choisi celle de l’huile d’olive car cet aliment est utlra-calorique: autour de 900 kcal les 100 ml, soit 90 calories la cuillère à soupe (Crédit Photo: Anis KALAI – mangeonsbien.tn).