Incomparables gâteaux allemands: « Apfel Torte », Forêt-noire & « Bienenstich »

En Allemagne, du nord au sud, mon plus grand plaisir est d’entrer dans une pâtisserie pour me sentir comme enveloppé par les effluves qui parviennent des fourneaux et m’immerger dans un monde de sucreries et confiseries traditionnelles.

Dépassé le seuil, la maîtresse des lieux vous accueille généralement avec un « Bitte schön », pour vous inviter à faire votre choix et passer commande. C’est à ce moment que reprenant mes esprits, je prononce un « Alles » aussi retentissant que gourmand.

C’est qu’il et si difficile de choisir dans ce monde de la pâtisserie allemande! Toutefois, comme en toute chose, j’ai quelques fondamentaux qu’il s’agit de retrouver dans la communion des papilles et les retrouvailles avec la Bavière, la Westphalie ou le Brandebourg.

Dans ce panthéon des gâteaux allemands, la Forêt-noire arrive en toute première place. Encore faut-il pouvoir en prononcer le nom dans la langue de Goethe. C’est rien que moins que « Schwarzwälder Kirschtorte » qu’il faut dire à la vendeuse et ce n’est pas toujours évident. Bien sûr, on peut aussi utiliser un index gourmand pour désigner ce savoureux objet du désir…

Deuxième gâteau dans ma « sugar-parade », le « Bienenstich » (appelé ‘Nid d’abeilles’ en France-ndlr) est un de ces gâteaux qui laissent rêveur. Contrairement à la savoureuse Forêt-noire, on ne le trouve pas chez les pâtissiers tunisiens, hormis une enseigne hammametoise qui a pour originalité de réunir les dames allemandes de la région pour un thé accompagné de quelques délices sucrés.

Le Bienenstich veut littéralement dire « piqûre d’abeille». Ce gâteau se présente comme un carré avec deux couches de pâte séparées par de la crème, un peu à la manière d’un mille feuille plutôt rustique. D’un goût unique et d’une texture incomparable, ce Bienenstich vous envoûte de son dard et bourdonne ensuite pour vous prendre par sa saveur exceptionnelle.

Ceci dit, il y a plus classique encore! Je veux parler des « Apfel Torte » (tarte aux pommes) et « Apfel Kuchen » qui se consomment avec une crème légère que les Allemands nomment « Sahne » (crème chantilly en français) et qui donne à ces gâteaux à la pomme onctuosité et relief.

Voilà qui est dit et vous savez désormais tout de ma Troïka pâtissière germanique. Vous pourrez toujours vous y mettre un jour mais, je puis vous l’assurer, on n’en revient pas et, tel Ulysse dans les bras de Circé ou égaré parmi les Lotophages, on se laisse aller non plus aux délices de l’ivresse mais à ceux des parfums subtils et des textures aériennes de la pâtisserie teutonne.

Bon appétit!