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Durant le mois de Ramadan, nous sommes plusieurs à alterner les soupes tunisiennes et potages, de manière à varier les goûts et déguster des saveurs différentes.
C’est ainsi que les Tunisiens sont nombreux à revisiter notre riche patrimoine en la matière, surfant entre « chorba », « frik », « tchich » et de nombreuses variantes ancestrales et régionales.
Toutefois, il est rare que l’on fasse des incursions dans les recettes étrangères. Pourtant, les soupes françaises, allemandes ou nordiques sont nombreuses et goûteuses. Il suffirait d’un peu de volonté et d’un bon livre de recettes!
Parmi ces soupes d’ailleurs, le « bortsch » (sorte de pot-au-feu russe très bon, à la betterave et au chou) est un véritable régal dont se délectent bien des couples mixtes. Recette très prisée dans le monde slave, le « bortsch » aurait des origines ukrainiennes et se décline dans tout l’est de l’Europe, notamment en Pologne et en Russie.
D’ailleurs, juste pour la petite anecdote, à l’annonce de la mort de Joseph Staline, le 5 mars 1953, les restaurants d’immigrés ukrainiens résidant aux États-Unis ont offert du bortsch gratuitement. Les Ukrainiens ont particulièrement souffert du règne de Staline et furent ceux qui ont le plus souffert des grandes famines engendrées par la « dékoulakisation » de 1933. Un koulak était en principe un paysan enrichi. Dans les faits, la simple possession d’une vache valait ce titre à un paysan, engendrant la confiscation de tous ses biens et sa déportation, avec sa famille.
En Ukraine, grenier à blé de l’ex-URSS, toutes les récoltes furent confisquées, ce qui engendra entre quatre à six millions de mort par la faim. Cet épisode est connu sous le nom de « holodomor » (la grande famine qui eut lieu en Ukraine et dans le Kouban en 1932 et 1933).
Ce potage à base de betteraves est des plus faciles à réaliser. Il faut pour cela quelques légumes et un peu de viande.
Si la couleur rouge du « bortsch » est due aux betteraves, d’autres ingrédients lui donnent sa texture: chou, pommes de terre, oignons cohabitent ainsi avec les carottes ou les tomates et poivrons.
La préparation est presque un jeu d’enfants. On met d’abord l’oignon dans une casserole puis on ajoute les autres légumes et la viande. Après avoir porté à ébullition, on laissera mijoter une heure. Le « bortsch » est alors prêt. On pourra l’assortir d’un peu d’aneth et de crème fraîche et le servir accompagné de tranches de pain.
Notons qu’il existe une variante froide du « bortsch » qui est un véritable délice estival. A vos fourneaux et dès lors, la question d’actualité devient la suivante: les Aigles de Carthage goûteront-ils au « bortsch » cet été en Russie
Quant à nous, pourquoi ne pas tenter une soupe différente pour briser la monotonie et donner à notre Ramadan des parfums de diversité?
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