Crédit photo: Abdel Aziz HALI – © mangeonsbien.com
Si l’univers de la musique électronique a ses DJs (Disc Jokeys), la street food tunisienne a son SJ (Sandwich Jokey) : on parle ici du phénomène Habib El Bey.
Après Tunis, Sousse, Bizerte et Sfax, l’avenue Habib Bourguiba à Nabeul (à vol d’oiseau du siège du gouvernorat) a accueilli, les 17 et 18 septembre, le jeune cuistot et porte-drapeau de la cuisine de rue sous nos cieux.
Installé sur l’esplanade de la Cité des Potiers, juste en face du célèbre Arc de Triomphe en fer forgé, la nouvelle coqueluche des réseaux socionumériques et des médias a su attirer une foule monstre devant son célèbre « Food Caravan » (une roulotte aménagée en cuisine mobile) !
Devant une marée humaine de Nabeuliens de tous âges et de badauds de tous horizons rassemblés, le jeune chef a offert à son public un « show cooking » plein les yeux pour ne pas dire un spectacle gastronomique haut en couleurs.
Dans une ambiance bon enfant, Habib El Bey a su tenir l’assistance en haleine, en alternant blagues, devinettes et jeu de mots. Entre jets de sauces et sons des spatules en acier inoxydable lorsqu’il coupait et mélangeait la farce de son fameux sandwich, le virtuose des fourneaux a fini par capter l’attention des regards et fixé les objectifs des Smartphones.
Épaulé par un staff composé de huit infatigables lieutenants et équipé d’un microphone sans fil collé à sa joue; le showman aux gants noirs en latex a épaté ses suiveurs par sa dextérité et son sens de l’humour. Avec une logistique réglée comme du papier à musique et une organisation sans faille, le rendez-vous gourmet fut une réussite sur tous les plans.
Côté gustatif, les heureux élus ont pu savourer une garniture riche en mozzarella artisanale et relevée de sauces bien recherchées. Ex: une sauce blanche, préparée sur place, à base de crème fraîche liquide légèrement poivrée et salée ainsi qu’une sauce verte à base de kiwi.
Outre la cuisson de l’escalope de dinde et des légumes frais sur une plaque bien chaude, les observateurs ont pu apprécier la flamme du chalumeau (à gaz) de cuisine ravivée par un vaporisateur d’huile d’olive (visuel de flambage) sur des tranches de raclettes (fromage à base de lait pasteurisé de vache, à pâte pressée non cuite-ndlr) et l’odeur très agréable du « zaâtar » (thym) dégagée sous l’effet de la chaleur.
Une chose est sûre : Habib El Bey offre non seulement la promesse d’un délicieux mariage de goûts à travers un sandwich chaud rehaussée d’une garniture aigre-doux aux mille et une saveurs (pain moelleux fait-maison avec une texture proche du soufflé, pistaches, fromages, sauces, épices, viande blanche, légumes sautées, etc.), mais aussi la certitude d’une expérience gastronomique unique en son genre et une aventure culinaire dont l’originalité ne laisse personne indifférent.
Voilà une initiative très originale à encourager afin de développer l’offre culinaire dans nos villes, notamment le filon de la street food.
Vivement d’autres Habib El Bey dans nos contrées.