Mangeons bien fête ses 5 ans. C’est peu pour un média, mais c’est déjà beaucoup. Né comme une plateforme gastronomique à mi-chemin entre la liberté d’un blog culinaire et la rigueur journalistique d’un magazine connecté, le 16 décembre en 2016, Mangeons bien s’est doucement transformé en site d’information et d’opinion.
Une dynamique s’est créée autour d’un projet commun, notamment grâce à l’engagement et la passion du couple-fondateur, Hanene Mabrouk & Abdel Aziz Hali, la belle plume du nouveau Chevalier de l’Ordre des Arts et Lettres de la République française, le grand journaliste et chroniqueur Hatem Bourial et l’apport bien gourmand de plusieurs chefs tunisiens : parler autrement d’un univers aux contours multiples, aussi passionnant que complexe, celui de la gastronomie.
Alors qu’en Tunisie, le journalisme culinaire et la presse gastronomique ont bien du mal à se frayer un chemin dans le microcosme de la presse spécialisée, Mangeons bien a tenté un pari fou: traiter le patrimoine culinaire tunisien dans toute sa complexité, mettant en valeur nos produits du terroir avec un regard bien attentionné sur la diversité des cuisines dans nos contrées et racontant les histoires du temps jadis.
Certes, de nombreux journaux électroniques et magazines généralistes ainsi que sites web de chaînes de TV ont fait de la gastronomie un sujet de société consensuel et conflictuel à la fois, mais Mangeons bien s’est distinguée par une approche plus approfondie et plus inclusive, braquant les feux des projecteurs sur les cuisines des peuples et les gastronomies du monde.
Jamais le patrimoine culinaire des régions tunisiennes et la cuisine rurale ou la street food locale n’ont été aussi médiatisés comme ce fut le cas sur Mangeons bien.
Jamais le journaliste n’a eu autant envie d’entrer dans les cuisines pour voir, en coulisses, la vie rarement lisse d’une brigade et explorer le back-office de nos terroirs.
Le sujet des réfugiés syriens, mis en exergue par Mangeons bien, montre à quel point la gastronomie avec son universalité peut être un vecteur d’intégration sociale et un tremplin pour l’autonomisation économique des damnés de ce monde.
On ne compte plus les histoires et les aventures humaines traitées par Mangeons bien, révolutionnant au passage le traitement médiatique de l’art culinaire sous nos cieux et montrant la voie à de nouveaux médias tunisiens à vocation gastronomique.
Le sérieux de Mangeons bien lui a permis, durant une demi-décennie d’existence, d’être l’unique média tunisien à couvrir la première participation tunisienne au Bocuse d’Or 2019 (Lyon, France) et lui ont, également, valu de remporter plusieurs prix nationaux et internationaux: la première (2017) et la deuxième (2018) édition du Travel d’Or du meilleur site tunisien de gastronomie et de restauration, le World Cookbook Award 2020 du meilleur site web culinaire et le premier Prix du Labour Migration Reporting Awards 2020, en Afrique, dans la catégorie « Economic Impact of Migration » (L’impact économique de la migration).
L’approche critique du site mangeonsbien.com détonne. Et dérange. La complexité d’être à la fois la vitrine du patrimoine culinaire tunisien et le défenseur du mieux manger, — et faire le choix de montrer la grandeur et les dérives de l’industrie agroalimentaire — , ne laisse pas de surprendre.
C’est un parti-pris éditorial compliqué mais, nous sommes intimement persuadés, essentiel pour décrypter en profondeur l’univers des métiers de bouche, et le faire avancer.
Mangeons bien n’entend pas entrer dans un consensus mou, sans relief, et se complaire dans une information tiédasse pour séduire facilement, et vendre tout et n’importe quoi.
L’indépendance a un coût – les multiples tentatives de déstabilisation du média, l’absence d’un soutien financier et l’assèchement de la pub en sont une preuve bien tangible – mais elle a une valeur inestimable, que ce soit pour l’équipe et, surtout, pour nos lecteurs.
L’affirmation de nos opinions ne caresse pas toujours dans le sens du poil mais cela doit permettre de nous poser les bonnes questions et de faire émerger ses propres convictions.
La marque Mangeons bien va se développer dans les prochains mois. Des projets devraient prochainement voir le jour afin de toujours mieux remplir notre mission.
La passion, l’envie, l’exigence et le devoir d’information sont plus que jamais présents, doublés d’une motivation à toute épreuve.
Grâce à vous.
Merci.
— Le comité de rédaction