Kiwi, sarrasin, lait de chèvre: il faut mieux informer sur les allergies « émergentes », selon l’Anses

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Moins connus que les allergènes « classiques », certains aliments comme le kiwi, le sarrasin ou le lait de chèvre sont à l’origine d’allergies graves chaque année en France, pointe vendredi l’agence sanitaire Anses, qui recommande de rendre obligatoire l’information sur leur présence dans les aliments.

Actuellement, seuls 14 allergènes figurant sur une liste établie par l’Union européenne doivent obligatoirement être signalés sur l’emballage des produits: c’est notamment le cas des fruits à coque (noisette, noix, amande, etc.), de l’arachide, des crustacés ou encore du lait et des oeufs.

Or, d’après les cas recensés depuis 2002 par le Réseau d’allergo vigilance (RAV), le sarrasin et le lait de chèvre ou de brebis ont causé tous les deux au moins autant d’allergies graves que les mollusques et le soja (une soixantaine de signalements en 16 ans), explique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation.

 

Kiwi
Le sarrasin (Crédit photo: © Shutterstock)

 

Quant au kiwi, au pignon de pin et à l’alpha-galactose, un glucide présent dans la viande de mammifères, ils sont tous à l’origine de plus d’1% des cas d’allergie graves recensés, soit une fréquence plus importante que la moutarde et les sulfites, dont la déclaration est obligatoire.

Ces chiffres restent partiels, car ils ne recensent que les cas les plus graves (anaphylaxie alimentaire sévère) et leur déclaration n’est pas obligatoire, mais ils sont suffisamment importants pour inciter l’Anses à recommander « la mise à jour régulière de la liste des allergènes alimentaires qui doivent être signalés afin de mieux prévenir le risque d’allergie grave ».

L’Agence, mandatée par le ministère de la Santé en 2015 pour mettre à jour les connaissances sur les allergies alimentaires en France, souligne également le « manque de données » disponibles sur le sujet, « notamment en raison des limites méthodologiques et de la diversité des méthodes utilisées ».

Résultat, impossible de mesurer la fréquence du phénomène et de dire si les allergies alimentaires sont plus fréquentes qu’il y a une vingtaine d’années ou pas.

« A partir de ce constat, l’Anses recommande aux pouvoirs publics d’améliorer les dispositifs de recueil de données relatives aux allergènes alimentaires, ainsi que l’évaluation de l’incidence ou de la prévalence des allergies, afin de mieux orienter les études et recherches sur les allergies alimentaires ».

Elle préconise également d’évaluer l’efficacité des dispositifs mis en place pour informer les personnes allergiques dans la restauration collective et commerciale (ergonomie, accessibilité de l’information, pertinence des produits soumis à obligation d’information…)

Dans une étude menée par l’agence en 2014 et 2015, 3,9% des adultes interrogés déclaraient souffrir d’intolérances ou d’allergies alimentaires. Celles-ci avaient été confirmées par un médecin dans un peu moins de la moitié des cas (45%).


 

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