Crédit Photo: Anis KALAI – © mangeonsbien.com
La célèbre harissa bientôt au patrimoine mondial de l’Unesco ? C’est en tout cas ce que souhaite le groupement des industries de conserves alimentaires (G.I.C.A.).
Lors de son passage dans l’émission « L’invité de l’économie » sur France 24 (voir vidéo ci-dessous), le directeur du développement commercial du G.I.C.A., Lotfi Baccouche a annoncé qu’après avoir mis en place un label qualité pour valoriser l’harissa « Made in Tunisia », la prochaine étape sera de faire entrer ce mets ancestral dans les Listes du patrimoine culturel immatériel et le Registre des bonnes pratiques de sauvegarde.
En effet, l’harissa, symbole national et produit emblématique de la gastronomie tunisienne, notamment à Nabeul (son fief), correspond à la définition du patrimoine immatériel.
Selon l’Unesco, ce patrimoine entend « préserver les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel ».
Toutefois, la route sera longue avant de voir l’harissa tunisienne intégrer le prestigieux inventaire du patrimoine mondial immatériel de l’Unesco.
D’après l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), les Etats soumettant – via le ministère de la Culture – une proposition bien détaillée, en expliquant pourquoi elle devrait être prise en compte et inscrite au registre des bonnes pratiques de sauvegarde. « Le programme, le projet ou l’activité réunit des expériences qui sont susceptibles d’être évaluées sur leurs résultats », souligne un des critères. Ou encore : « Le programme, le projet ou l’activité peut servir de modèle ».
Malgré la richesse de notre patrimoine culturel immatériel, la Tunisie n’a pas encore réussi à inscrire un de nos expressions et pratiques culturelles sur la liste de l’Unesco. Or, qu’il y a plus de onze ans, l’Etat tunisien a ratifié la convention de 2003 de l’Unesco sur le patrimoine culturel immatériel (P.C.I.).
Il reste à rappeler que l’ambassadeur délégué permanent de la Tunisie auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), Ghazi Gherairi, a déposé, le 31 mars 2017, le dossier d’inscription de la poterie de Sejnane auprès du comité ad hoc de l’agence onusienne.
La commission du P.C.I. donnera un avis qui sera validé par le Comité intergouvernemental de l’Unesco en décembre 2018. Si le dossier de la porterie de Sejnane a toutes ses chances d’aboutir, on ne peut que croiser les doigts pour celui de l’harissa.