Crédit photo: © Chris Van Bever – CC
L’ex-chef cuisinier belge, le Baron Pierre Romeyer, grand nom de la gastronomie, surnommé «le Bocuse belge», est décédé jeudi matin à l’âge de 88 ans près de Bruxelles, a annoncé l’un de ses anciens collaborateurs, Eric Boschman.
«Un pilier que l’on croyait éternel de la gastronomie belge s’en est allé rejoindre #PaulBocuse et les autres pour un ultime dîner de gala #mercipourtoutChef», a écrit sur Twitter ce chroniqueur gastronomique et sommelier belge.
Cofondateur avec le Français Paul Bocuse de l’association Euro-Toques, rassemblant des chefs de toute l’Europe, Pierre Romeyer avait connu la gloire dans les années 80 quand son restaurant «Maison de bouche» à Hoeilaert, au sud de Bruxelles, avait été honoré d’une troisième étoile au Michelin, environ 15 ans après la première. Il avait gardé ses trois étoiles une dizaine d’années, jusqu’à sa retraite en 1994.
Très grande tristesse en ce jour, Nous apprenons la disparition du Baron Pierre Romeyer, co-fondateur d’Euro-Toques aux côtés de notre regretté monsieur Paul Bocuse. Notre Profession à nouveau en deuil.https://t.co/YvmRmFUzLw
— Euro-Toques France (@EuroToques1) 12 juillet 2018
«Il était un peu le Paul Bocuse belge. Avec Pierre Wynants (du »Comme chez soi«) ils ont été les premiers chefs en Belgique à médiatiser leur travail, à sortir le cuisinier de la cuisine», a commenté Eric Boschman, joint par l’AFP.
«Comme Bocuse c’était un personnage généreux avec un vrai caractère, on pouvait le détester ou l’adorer , mais il ne pouvait pas laisser indifférent», a ajouté ce sommelier qui avait travaillé entre 1986 et 1988 au côté de Pierre Romeyer.
Anobli par le roi Albert II, ce dernier était également célèbre en Belgique pour avoir été le cuisinier attitré du commissaire général de l’Exposition universelle, tenue en 1958 à Bruxelles. Habitué à cuisiner pour les grands patrons, têtes couronnées et autres hauts dignitaires étrangers, Pierre Romeyer avait même un jour accueilli à dîner à son domicile privé le chancelier allemand Helmut Kohl. Une anecdote racontée par l’épouse du chef, qu’avait rapportée le quotidien Le Soir en 1994.
«Un jour, le téléphone sonne. C’était Jacques Delors (à l’époque président de la Commission européenne, ndlr). Il voulait rencontrer +quelqu’un d’important+, le plus incognito possible», avait expliqué Mme Romeyer.
Sa réputation tenait notamment à son «boudin de homard» et à son «saumon glacé au champagne», d’après Eric Boschman, «un peu comme Troisgros avait inventé le saumon à l’oseille».
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