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Les hasards de la vie m’ont mis face à face avec un délicieux assortiment de gâteaux marocains. Et, je n’aurai pas besoin de vous faire un dessin pour avouer que j’ai plongé dans ces saveurs proches mais paradoxalement méconnues en Tunisie.
Au bout de mes pâtisseries marocaines, je me demande comment ces spécialités ne sont-elles pas présentes chez certains de nos artisans. Les gourmets n’en feraient d’ailleurs qu’une bouchée!
Disons le tout de go, j’ai mis à profit les tonalités marocaines du Festival de la médina pour me mettre à l’heure des pâtissiers de ce pays voisin.
Une découverte sublime, je m’empresse de vous le dire! Il est vrai que certains gâteaux du Maroc sont tout aussi connus chez nous. Toutefois, hormis les makroudh et baklawas que nos deux pays ont en partage, il existe de nombreuses spécialités marocaines dont nous ignorons à peu près tout.
C’est le cas de la « chebakia » (« الشبكية », en dialecte marocain), appelée aussi « m’kharqa » (« المخرقة », en dialecte marocain) qui accompagne le mois de Ramadan. Préparé avec de la semoule et du sésame, ce gâteau est un délice dont la fleur d’oranger et quelques épices relèvent le goût. Un régal !
Contrairement à notre « ghraiba », celle du Maroc désigne des macarons aux amandes et aux grains de sésame. Là encore, ce sont de succulentes bouchées qui donnent leur pleine mesure dans nos palais. Incontournable!
« Kaab el Ghzel » (« كعب الغزال », en arabe), autrement dit les cornes de gazelle (« قرن الغزال », en dialecte tunisien) ressemblent à de petits croissants où se conjugueraient les effluves de l’eau de fleur d’oranger et les textures de la pâte d’amande. Irrésistible !
Continuons cet inventaire gourmand avec la « mhancha » (« المحنشة », en dialecte marocain) un gâteau à base de pâte feuilletée fourrée aux amandes et nappée de miel. Un nectar !
Décidément, ces pâtisseries ne laissent pas indifférent et incitent à la découverte. Le plus sérieusement du monde, je voudrais suggérer une dégustation qui puisse nous ouvrir ces nouveaux horizons et étancher notre soif de savoir.
Bien sûr, pareille initiative permettrait de découvrir certaines saveurs en partage, comme celles du « bechkito » (« بشكيتو », en dialecte marocain) et des « feqqas » (« فقاص », en dialecte marocain) qui sont les cousins marocains de nos gâteaux secs.
Une occasion aussi de mieux connaître les « baghrir » (« البغرير », en dialecte marocain) ressemblent à s’y méprendre à nos « ghrayef » (« الغرايف », en dialecte tunisien). De même, les « sfenj » (« السفنج », en dialecte local) du Maroc sont en tous points similaires à ceux de Tunisie, héritage andalou oblige.
Saveurs voisines, il est vrai! Pourtant, cette proximité est riche de mille différences minuscules qui introduisent à des goûts subtils et surprenants.
Cap sur le Maroc des pâtisseries et ses spécialités les plus emblématiques. Avec en prime, cet art consommé qu’ont nos voisins pour présenter des plateaux gourmands qu’on dirait tout droit sortis d’un palais des Mille et une nuits !
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