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Howard Schultz, qui a transformé en à peine quarante ans Starbucks d’épicerie locale basée à Seattle aux Etats-Unis en une multinationale et a bouleversé la consommation de café, va quitter l’entreprise, a annoncé la chaîne américaine, hier.
Proche du parti démocrate, M. Schultz, à qui la presse américaine prête de possibles ambitions présidentielles, explique dans un communiqué qu’il va écrire un livre sur l’impact social de Starbucks et de façon générale sur la responsabilité morale d’une grande entreprise cotée en Bourse.
Agé de 64 ans, il ne dit pas s’il va se lancer en politique, mais son départ est de nature à relancer les spéculations.
Patron engagé, Howard Schultz s’est toujours illustré par ses prises de position politiques.
Il s’était par exemple engagé en janvier 2017 à recruter 10.000 réfugiés dans les cinq prochaines années après l’annonce du décret anti-immigration pris par le président Donald Trump.
« Nous vivons dans une période sans précédent, un moment au cours duquel (…) la promesse du rêve américain est remise en cause », avait alors déclaré le grand patron, qui n’a jamais eu peur en outre d’aborder la délicate question des tensions raciales aux Etats-Unis.
Il a également apporté son soutien aux salariés américains réclamant une augmentation du salaire minimum à 15 dollars de l’heure.
Son départ, qui sera effectif le 26 juin, intervient moins de deux mois après la diffusion d’une vidéo montrant l’arrestation injustifiée de deux Noirs dans un café Starbucks, ce qui a conduit l’entreprise à organiser une formation anti-racisme pour l’ensemble de ses employés américains.
A Wall Street, le titre Starbucks perdait 1,31% à 56,32 dollars vers 20H55 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.
Ce départ n’est pourtant pas à proprement parler une grosse surprise pour les marchés financiers car dès le 3 avril 2017, Howard Schultz avait déjà cédé les rênes opérationnelles du groupe à Kevin Johnson, son numéro 2. Il n’avait gardé que la casquette de président exécutif du conseil d’administration.
Il deviendra président honorifique du groupe, a indiqué lundi Starbucks qui exploite actuellement plus de 28.000 cafés dans près de 77 pays à travers le monde, contre 11 établissements seulement lors de l’arrivée en 1982 de M. Schultz.