Crédit photo: chef Sami FGAIER – © Copyright mangeonsbien.com
Le « brick » à l’oeuf ou aux pommes de terre est l’une des constantes de la cuisine tunisienne. Durant le mois de Ramadan, la consommation de ces « bricks » connait un regain indiscutable, avec la préparation de plusieurs variantes, comme le « brick danouni » et le « brick » au four.
D’autres variantes existent mais, selon nous, elles demeurent trop marquées par la tradition et rarement relues à l’aune des nouvelles cuisines ou des fusions culturelles.
 
Grosso modo, en matière de « bricks », nous sommes trop littéralistes voire intégristes. En effet, nous nous contentons de naviguer entre les variantes connues, jouant une fois sur la qualité de la pâte, une autre fois sur la farce ou encore la taille.
Sinon, rien à signaler ! Les « bricks » sont comme figés dans les quelques recettes que nous connaissons et dégustons avec un plaisir renouvelé. Circulez, il n’y a rien à voir sinon la viande hachée, les miettes de thon, les chevrettes, quelques câpres et un brin de persil!
Aucune innovation n’est à l’ordre du jour et l’on dirait que chacun s’évertue à reproduire les recettes ancestrales sur le mode de la nostalgie de la médina ou des rois du « brick » de la Goulette et la Marsa.
Pourtant, Ramadan pourrait être propice à une relecture gourmande, moderne et savoureuse de nos « bricks ». Mieux, tout au long de l’année, le nouvel engouement pour les bistrots invite à une révolution dans le monde du « brick » qu’on déguste aussi sous forme de doigts de Fatma.
Au fond, nos « bricks », dans un registre bien entendu différent, peuvent aisément concurrencer tacos, sushis et autres amuse-bouche orientaux.
Leur forme variable et leur esprit s’y prêtent aisément et il serait bienvenu que nos chefs puissent s’affranchir des lourdeurs de la tradition pour s’atteler à la rénovation des « bricks ».
Si au niveau de la pâte, les choses sont claires, les farces offrent des modulations infinies. On peut tout mettre dans un « brick », conjuguer les saveurs, innover sans frein.
Pourquoi pas le saumon fumé ou la boutargue? Pourquoi pas un « brick » aux crudités du potager? Ou alors, que diriez-vous d’un « brick » à la courgette qui allierait le croquant de la pâte aux consistances plus douces de ce légume?
Il faut parier sur les « bricks » et ouvrir un champ expérimental devant cette préparation qu’on peut tout aussi bien préparer avec du mérou ou des copeaux de seiche.
Au fond, le goût des « bricks » et les variantes sont infinis! A chacun selon ses désirs ou ses moyens pour créer de nouvelles recettes qui nous sortiraient de la routine.
N’étant ni cuisinier ni habile dans ce domaine, je ne saurais me substituer aux gens de l’art ou aux tenants de la tradition. Il n’en reste pas moins que nos « bricks » sont trop monotones à mon goût et ne déclinent aucune surprise.
Il nous reste dès lors à allumer la passion et leur donner les habits neufs qu’ils méritent. Parole de gourmet !