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Le critique gastronomique français Marc de Champérard, fondateur du guide éponyme et défenseur d’une haute cuisine accessible à tous, est décédé à l’âge de 70 ans mardi à son domicile parisien, a-t-on appris lundi auprès de son épouse.
« Il est mort d’un arrêt cardiaque à 8h00 du matin mardi chez lui », a indiqué sa femme, Nicole de Champérard, à l’AFP.
« A la demande expresse de Monsieur Champérard, les obsèques auront lieu dans une stricte intimité », a précisé à l’AFP son ami, le criminologue Alain Bauer, actuel directeur du guide annuel.
« Marc ne voulait pas que cela se sache, il ne voulait personne, ni fleurs, ni couronnes », a précisé de son côté Nicole de Champérard.
Marc de Champérard, de son vrai nom René Pérard, dont l’érudition embrassait les produits et la cuisine, avait fondé en 1982 le « Guide Champérard » dont la 36e édition est parue en septembre.
Le critique, aussi provocateur que blagueur, avait créé la surprise en 2012, en chassant de son guide de véritables institutions françaises comme les restaurants de Paul Bocuse, Georges Blanc, Michel Troisgros ou Michel Guérard.
Parce qu’elles ne « correspondent plus à leur réputation », que le « rapport qualité-prix-bonheur n’est pas au rendez-vous » ou « tout simplement nous n’avons pas aimé », avait-il alors écrit.
Et en 2015, c’était au tour du Meurice, du Shangri-La, du Bristol, du George V de quitter le guide prestigieux.
« Cela ne veut pas dire que je considère qu’on y mange mal », avait expliqué le bon vivant. « Mais quel Français a les moyens aujourd’hui d’aller dépenser 400, 500 euros dans ces maisons? ».
Né en 1947 à Lyon, Marc de Champérard avait également publié d’autres guides, en particulier sur le vin, la charcuterie et les brasseries.
« Les restaurants gastronomiques de luxe dans les palaces », avec leurs additions à plusieurs centaines d’euros, sont voués à disparaître au profit de « brasseries d’exception » avec des additions « autour d’une centaine d’euros », avait-il déclaré à l’AFP en 2009.
L’homme mince à la crinière blanche avait été à l’initiative de plusieurs actions visant à démocratiser la gastronomie: des leçons gratuites de haute cuisine dans le métro, l’opération « La grande cuisine pour tous », destinée à montrer que la gastronomie peut être simple et peu coûteuse ainsi que l’Université populaire du goût, créée en 2006.
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